Ravie de partager ceci avec vous

Ma peur, mes compagnons, Je vous présente aujourd’hui les deux compagnons qui partagent ma vie depuis un temps dont j’ai oublié la longueur.

Mapeur et Senti. Il vous faudra vous en faire une idée… car je les transporte bien cachés au fond de moi. Ils craignent un peu la lumière. Là juste à côté j’ai fait un petit dessin qui ne ressemble à rien. 

J’ai vraiment envie de vous parler d’eux en détail parce-qu’ils m’ont réservé une belle surprise récemment et je trouve joli de partager ce qu’on a vécu lorsqu’on en tire quelque chose de positif. 

Mapeur est toute petite. Je ne pense pas très souvent à elle, parce-que je sais qu’elle est toujours là, et qu’elle se débrouille très bien toute seule. 

Elle est un peu espiègle et pointe le bout de son nez quand elle le décide; alors je l’accueille avec plus ou moins de patience, d’agacement, parfois un peu de bienveillance. Rarement… car je suis le plus souvent fatiguée d’avance de la voir me faire ses surprises – elle arrive au moment ou je m’y attends le moins ( sinon ce ne serait pas une surprise hein … ) et de fait c’est le moment ou je ne peux pas forcément prendre soin d’elle. 

Résultat on communique super mal … je m’aperçois qu’elle est là alors qu’elle est déjà bien campée sur ses deux longues pattes maigrichonnes avec ses gros yeux tout ronds, et qu’elle me dévisage jusqu’à ce que je dise quelque chose. 

C’est toujours le même scénario …. et c’est souvent une catastrophe. 

Il suffit que je fasse mine de l’ignorer parce-que je suis réellement occupée, voir pré occupée par quelque chose pour qu’elle se renfrogne, et qu’elle commence à « grincher », puis petit à petit elle monte le ton. Elle enfle, elle se fait plus présente, et je m’aperçois alors qu’elle prends le dessus et que je n’arrive plus à croiser son regard. Et voilà, c’est trop tard. Il est arrivé qu’elle se mette à hurler et je peux vous dire que les hurlements de Mapeur n’ont rien d’agréable. 

A ce stade, il n’y a pas grand chose à faire … 

  • Soit je pars très loin en courant très vite – je sais d’avance qu’elle ne cherchera pas à me rattraper parce-qu’elle sait elle aussi plein de trucs … en premier lieu … elle elle sait que je la transporte ! Elle sait d’avance qu’elle pourra me refaire une de ses surprises, et que j’aurais une chance de plus de prendre soin d’elle. Ou pas.
  • Soit je m’approche d’elle et j’essaie par tout les moyens de la faire taire … mais faire taire Mapeur est super compliqué si elle à commencé à hurler. J’ai beau vouloir la bâilloner, elle se débat. Je sais pourtant que mieux vaut s’y prendre avec des pincettes, avec beaucoup de calme …
  • Soit j’essaie de la calmer en la prenant dans mes bras… je dis ça parce-que j’ai réussi à le faire quelques fois, mais tellement rarement que j’en garde un souvenir presqu’aussi  fragile que les aigrettes de pissenlit. elle arrive pourtant à se laisser bercer et à retrouver tout son calme. elle arrive à réfléchir et à se souvenir que c’est ma maladresse, mon ignorance qui m’incite à éviter son regard. parce-qu’elle est très intelligente Mapeur.

Mapeur est comme ça. 

Et puis il y a Senti. Avec lequel Mapeur cohabite sans qu’ils  se croisent très souvent. Parce-que ça n’est pas simple non plus; enfin vivre avec Mapeur – qui que vous soyez n’est pas simple. Alors avec Senti et Mapeur … c’est compliqué.  

Lui est un bon vivant. Capable d’engouffrer des tonnes et des tonnes de bonnes choses dans ce qui lui sert de bouche. Il s’en nourrit, il s’en repait

Il est insatiable. Et tout va bien, si on en reste là. 

Observer ce bon Senti s’épanouir, est quelque chose de vraiment apaisant. J’avoue que par moment ça me nourrit aussi.

Malheureusement, Senti est curieux – le bougre – et parfois il emprunte des chemins que sillonne également Mapeur. 

Je sais très bien qu’il l’a cherche parce-qu’il s’ennuie tout seul et qu’il aime partager, rire, s’amuser. Senti n’est pas du tout un solitaire. Il lui faut de la compagnie. 

Un peu comme un enfant dont il faut aussi prendre soin.  Lorsque parfois il sent que Mapeur n’est pas loin… alors il galope à hue et à dia pour la rattraper. 

Il arrive même qu’il la double se retourne et la prenne dans ses bras – tout ça dans un même élan de vie totalement désordonné, et qu’ils arrivent à inventer une jolie danse de quelques instants. C’est magique parce-que c’est rare. J’appelle ça des instants de grâce. 

En général, c’est le moment que choisi Mapeur pour lui faire une taquinerie en virevoltant un peu vite ou en faisant une cabriole au dernier moment. 

Parce-qu’elle oublie … qu’il est parfois bien plus maladroit qu’il n’y parait. Maladroit et un peu engoncé dans ses vêtements trop serrés, trop courts, (Senti est tout rond, tout cotonneux, tout « schmoll et ses souliers sont un peu trop pointus), alors l’accident arrive. 

Senti marche sur les pieds de Mapeur. C’est catastrophique. 

Je n’ai pas dit qu’il l’a piétine; heureusement d’ailleurs parce-que rien qu’en  le pensant je pourrais déclencher un affreux drame. Je ne l’ai jamais dit, mais parfois j’ai vu et j’ai entendu ! Sans la piétiner (pas du tout) – il a réussi à la mettre dans un état épouvantable avec hurlements, tremblements,  crise de larmes, et cheveux dressés sur la tête, envie de faire pipi, « bavouillis », nez-qui-coule et tout ça. 

La dernière fois … la pire de toutes (!!) J’ai bien compris ce qu’il se passe : elle s’est mise à enfler, enfler, enfler  … si !!! Elle hurlait qu’il ne la respectait pas, elle demandait pourquoi et comment il était possible que ça arrive. Elle criait que marcher sur les pieds c’est le premier pas vers tout un tas d’horribles danses etc… et lui est resté bien d’aplomb, un peu sec par rapport à tout cet épanchement de Mapeur, un peu raide, et il a fini par dire que ce n’était pas lui !!! J’étais en plein cauchemar … vous voyez la scène ? Il a dit que ce n’était pas lui. Pourtant il avait bien marché sur les pieds de Mapeur. Et c’était pourtant vrai qu’il n’avait pas fait tout ce qu’elle disait. Il n’avait pas manqué de respect à Mapeur, et puis il n’avait pas du tout envie de faire un premier pas pour aller vers d’autres danses comme ça ! Surtout pas. Alors il a dit « mais … « c’est pas moi !  »

Je trouve que c’est normal en fait tout ça … mais c’est vraiment difficile de vivre avec ces deux- là. 

Difficile d’arriver à prendre soin des deux en même temps. 

Ils sont tellement fragiles et importants. J’abrège parce-que c’est tout simple … quand elle pense que ce bon Senti ment, Mapeur enfle, Mapeur panique, et je ne contrôle plus Mapeur. C’est terriblement fatigant, parfois humiliant, et souvent ça me fait un mal de chien. 

La bonne surprise qu’ils m’ont réservée cette semaine … c’est leur rencontre : Senti caracolait comme à son habitude, et Mapeur prenait le temps de se préparer, certaine de pouvoir se montrer. 

Je crois qu’elle espérais croiser mon regard. Et c’était le bon jour parce-que j’étais tranquillement entrain de décider de jeûner. J’étais déterminée à me faire un bien fou. Senti caracolait donc, et il a doublé Mapeur, qui l’a doucement effleuré lorsqu’il est passé sans la remarquer. Alors étonné il s’est arrêté, et à croisé son regard. Elle a eu le temps de le mettre en garde. Juste avant qu’il ne commence à faire le fou. 

En l’aidant un peu Mapeur à réussi à éviter que le bon Senti ne la piétine; il n’a pas eu besoin de quitter ses souliers trop pointus pour ne pas la piétiner … il l’a saisie dans ses bras avec beaucoup de légèreté comme il imagine faire à chaque fois, et ils ont entamé une très lente et très douce chorégraphie. 

Alors j’ai pu me poser. Je les ai observé.

Mapeur s’est approchée avec son regard clair et je l’ai regardée aussi, elle tenait délicatement la main de Senti, … et s’est lovée dans mes bras. 

Elle a oublié au moins ce jour-là, qu’elle croit que parfois le bon Senti ment – et j’ai pu le serrer lui aussi tout contre elle et moi. 

Solange

Maman de 4 grands enfants et bien-heureuse grand-mère ! Violoncelliste, praticienne de shiatsu, éducatrice sportive et professeur de yoga - je suis également triathlète, marathonienne intolérante au gluten et végétarienne. Je vis en cultivant ma singularité sans concession mais avec une réelle et sincère envie de partager ce qui est bon : c’est ce qui me donne l’énergie et la joie de vivre au quotidien ! Partager, manger, bouger, méditer, être soi-même en conscience.

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