Ravie de partager ceci avec vous

Cet article vient ici comme la célébration de la fin d’accompagnement d’un Monsieur. 

Notre cheminement commun s’achève cette semaine sous cette forme, mais j’ai eu tellement de plaisir à le voir se transformer que je lui dédie cet article : le premier depuis que le site affiche son nouveau visage  !

Merci, merci. 

Je reviens sur les émotions et la manière dont elles s’ancrent en nous en prenant pour exemple un évènement survenu dans l’enfance. 

Pour éviter de tomber dans l’excès je choisis une expérience qui peut sembler toute simple et sans importance : c’est justement cette notion d’importance qui est difficile à apprécier. 

Parce-que tout dépend toujours de celui qui la vit et de ses propres constructions mentales. 

Je me souviens de la réflexion d’une de mes instits – au sujet de ma voix – j’étais au CP j’avais 6 ans.

Elle a dit : « Non mais toi …qu’est-ce que tu as une grosse voix ! ». 

Ça m’a littéralement cloué le bec. 

Je suis restée sidérée au bord des larmes. 

Rien de grave en soi …mais j’en ai gardé de la honte. Elle m’a coupé le sifflet. La honte d’être là, en trop.

Elle a appuyé exactement ou j’avais déjà mal pour d’autres raisons. 

Prendre la parole, trouver ma place, oser me montrer. 

J’en suis sortie avec l’idée que j’ai une voix grave (grosse signifiait grave pour moi et les voix masculines faisaient écho à celle de mon père absent), une voix moche (le ton et l’attitude corporelle de cette « maîtresse » m’ont fait penser que cette voix était presque dégouttante), l’idée aussi que ce qui sortait de ma bouche était donc potentiellement nul, mauvais, minable, faux, négatif et j’en passe. 

J’en ai développé un complexe tel que c’est mon violoncelle qui m’a permis de chanter … juste ! 

J’ai participé à de nombreuses chorale en intégrant les pupitres de mezzo ou mezzo 2 avec un ambigus qui me permet pourtant de chanter aigüe sans fatigue. 

J’étais de toutes manières persuadée que je ne pouvais pas chanter juste – et je crois que je ne chantais pas juste, en tout cas je connais la faiblesse de cette voix lorsqu’il s’agit de chanter aujourd’hui encore (et pourtant … j’adore ça!)

À chaque fois que j’ai pris la parole pendant longtemps je ne trouvais pas les mots j’exprimais d’avantage avec le corps, le visage etc… 

Ce qui est clair c’est l’impact de cette petite phrase de rien du tout. 

Cet exemple est tellement insignifiant et pourtant : nous prêtons tous bien peu d’attention à ces petites phrases du quotidien …

(Tu as l’air fatigué-e ! Tu as mauvaise mine ! Tu réfléchis trop ! Tu n’es pas faite pour ça ! C’est normal que tu réagisses comme ça, tu n’as pas confiance en toi !)

Elles ont pourtant un fort pouvoir puisqu’elles génèrent des émotions puis des sensations physiques qui s’imprègnent en nous quasiment cellulairement.   

Imaginez lorsque la blessure touche à l’intégrité physique d’un enfant … 

Sous quelque forme que ce soit, lorsque quelqu’un d’autre que moi touche mon corps sans y être invité il abuse de son pouvoir. 

Comment est-il possible de parler de viol de la propriété lorsqu’on est cambriolé alors qu’on s’oppose à prononcer le mot lorsqu’il s’agit du corps ? 

Que se passe-t-il lorsque le stress de la situation est trop fort ? 

Le cerveau met en place tout un tas de stratégie de survie pour réagir de manière appropriée. 

Chez certain la stratégie va jusqu’à l’amnésie et c’est des années après, qu’un évènement vient révéler la blessure. Au détour parfois de circonstances qui semblent sans rapport. De circonstances qui lui font écho …

L’expérience traumatisante aura provoqué de la tristesse, de la peur, de la colère, de l’anxiété, de la frustration – une grande incompréhension. De la sidération.

Ces émotions se cristallisent sous la forme d’énergie – et l’énergie est faite pour circuler. 

L’énergie c’est cette matière impalpable qui va te toi à moi, qui circule autour et en nous qui m’alimente et  nourri l’univers. L’énergie crée du lien. 

Lorsqu’elle cesse de circuler sous l’effet d’un stress elle s’accumule dans les canaux qui relient émotions, organes, viscères etc – plus rien n’est fluide.

En médecine chinoise la peur et liée au reins et à la vessie, la colère au foie et vésicule biliaire, la passion-joie de vivre au cœur et péricarde, la tristesse au poumon et gros intestin  … 

Le traumatisme va déclencher un déséquilibre dans la circulation de l’énergie, puis à force de lutte « contre » l’émotion une stagnation de cette énergie autour ou dans un des organes qui lui sont liés. 

Pendant toute sa vie la personne qui va vivre avec cette stagnation revivra des évènements qui feront écho à l’expérience initiale en ne comprenant pas pourquoi elle se retrouve toujours dans les mêmes circuits, avec les mêmes personnes, dans les mêmes situations, les mêmes relations etc… petit à petit son estime d’elle même se fissure – puis la fatigue, l’épuisement de revivre les mêmes schémas la conduisent à développer une maladie au niveau de l’organe ou des canaux en lien avec cet organe. 

Ça va se reproduire inlassablement tant que le « pourquoi » n’aura pas été posé. 

Tant que les maux n’ont pas trouvé les mots pour s’exprimer ils vont affecter la personne. 

C’est palpable au niveau relationnel (dans le couple, la famille, le milieu professionnel): 

  • c’est le manque d’estime (de soi) qui conduit un des partenaires à battre l’autre ou à se laisser battre. 

Je n’excuse rien. Quel droit aurais – je de le faire ?

5 % de ce que nous sommes appartient au conscient – 95 % sont des programmes subconscients que nous avons mémorisé !

Il faut du temps, de la patience et beaucoup d’écoute pour accéder à ces programmes. 

A chaque fois que la personne se trouve dans la situation de revivre émotionnellement le programme initial elle construit des couches qui comme des sédiments vont l’éloigner de ce qu’elle est profondément. 

Ses actions auront toujours plus de mal à être … simplement.  Elle sera toujours en lutte CONTRE l’émotion. 

Je tiens compte de cela lorsque j’accompagne une personne pour quel problème que se soit ! Rien n’est jamais écrit car chaque blessure a une genèse, chaque traumatisme a une histoire et chaque être est différent. Notre parcours ici bas débute bien avant le jour de notre naissance et certains évènements survenus dans le passé de nos parents sont parfois responsables de troubles qu’il nous faut démêler. 

Personne ne peut le faire à notre place. 

Ce qui m’anime tient à la force de résilience de chacun lorsqu’il prend conscience qu’il est la personne la plus importante au monde et que tout est inscrit au fond de lui. 

La re programmation est possible en prenant soin d’arroser les petites graines de joie qui ont été semées et de cesser d’alimenter celles qui nous freinent dans notre épanouissement. 

Il n’est pas toujours facile de voir la vie sous un angle optimiste quand on souffre, les années d’expériences et de lutte ont parfois élevé des murs entre l’être profond et unique et celui qui apparait aujourd’hui. 

Ma mission est d’aider les gens à se reconnecter avec cet être profond. Toujours unique. En conscience. 

Ça n’est pas toujours confortable … mais la vie ne vaut d’être vécue que dans cette conscience. 

Solange

Maman de 4 grands enfants et bien-heureuse grand-mère ! Violoncelliste, praticienne de shiatsu, éducatrice sportive et professeur de yoga - je suis également triathlète, marathonienne intolérante au gluten et végétarienne. Je vis en cultivant ma singularité sans concession mais avec une réelle et sincère envie de partager ce qui est bon : c’est ce qui me donne l’énergie et la joie de vivre au quotidien ! Partager, manger, bouger, méditer, être soi-même en conscience.

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